Mettons en lumière la photographie féministe avec “La Vie des femmes”
La photographie a longtemps été un monde masculin, où les femmes n’étaient que de simples objets de désir, sinon invisibilisées. Heureusement, les choses ont changé, et des femmes photographes ont émergé, proposant un point de vue différent et novateur sur le monde. C’est justement l’objet de l’exposition “La Vie des femmes” présentée à la Galerie Rouge jusqu’au 23 septembre 2023 : mettre en avant le travail de deux photographes talentueuses, Claude Batho et Erica Lennard, dont les œuvres ont un regard résolument féministe.
Deux photographes, une exposition
Claude Batho et Erica Lennard ont des parcours différents, mais leur travail se répond en écho. Les deux artistes ont commencé à s’imposer dans le monde de la photographie dans les années 70, même si l’une est exposée en 1976 et l’autre en 1977. Pourtant, elles ont toutes les deux à cœur de traiter de la question de l’intime, de l’intimité et des liens qui unissent les femmes entre elles.
Erica Lennard, la sororité en photo
Erica Lennard, dans une esthétique qui rappelle les débuts de la photographie moderne, a su capturer l’intimité de ses sœurs, de ses amies, et de toutes les femmes qu’elle a rencontrées. La photographe tisse ainsi une grande arborescence de ce qu’on appelle aujourd’hui la sororité, c’est-à-dire la force et la solidarité entre les femmes.
Rien d’étonnant, quand on sait qu’Erica Lennard a été éditée dans une maison d’éditions fondée par Antoinette Fouque, qui fut une figure historique du Mouvement de libération des femmes dans les années 70. Les influences se mêlent pour donner à voir une image forte de la femme, non pas comme un objet de désir, mais comme une personne à part entière.
Claude Batho, la photographie du quotidien féministe
Claude Batho, de son côté, a choisi de photographier sa famille et son quotidien avec un regard féministe. Un regard qui, parfois, peut sembler trop intime tant il est proche des êtres et des lieux qu’elle photographie. Les images de Batho offrent une espèce de familiarité, un sentiment de proximité qui trouve écho chez le visiteur.
Les photographies de Batho parlent du temps qui passe, de l’enfance, de la vie de famille. Chacune de ses images devient symbole, l’incarnation d’une chose, d’un moment, qui prend une signification universelle. Ainsi, Batho donne à voir la femme comme la protagoniste principale de sa propre vie, à la liberté revendiquée par nécessité.
Conclusion
En présentant les œuvres de Batho et de Lennard, “La Vie des femmes” s’inscrit dans un mouvement qui remet au premier plan le rôle des femmes dans la photographie. Une photographie qui a longtemps été mise de côté, quand elle n’a pas été exploitée à des fins commerciales. Alors, si vous êtes de passage à Paris, ne manquez pas cette exposition à la Galerie Rouge. Elle vous offrira une vision de la femme loin des clichés habituels et vous fera découvrir un monde de sensibilité et de poésie.
