Le pouvoir de la photographie en tant qu’outil de guérison
Spandita Malik : un portraitiste engagé dans une mission de réclamation de soi
Le photographe indien Spandita Malik est une force motrice dans le monde de la photographie plasticienne. À travers ses portraits de femmes, Spandita crée une opportunité nouvelle pour les femmes souffrant de violences conjugales et psychologiques de réclamer leur corps et leur image. En offrant aux femmes des échappatoires créatives et authentiques sous forme de broderies, Spandita invite ces femmes à investir leur vie de leur identité. Ci-dessous, un bref aperçu de l’artiste et de son travail.
Une photographe engagée et métissée
Né en 1995 en Inde, Spandita Malik est une artiste photographe métissée qui mêle les pratiques de la photographie et de l’artisanat. Dans son projet intitulé “Jāḷī -Meshes of Resistance”, Spandita se rapproche de femmes originaires du nord de l’Inde qui sont des survivantes d’abus misogynes et de violence domestique.
Des portraits cathartiques
Spandita Malik photographie ces femmes dans leur foyer, qui peut être à la fois leur abri et leur prison, en raison des restrictions qui leur sont imposées. En incitant les femmes à broder leur photo, Spandita leur offre une réappropriation de leur corps et de leur image. Cette étape cathartique est renforcée par l’invitation lancée à chacune d’entre elles à broder leur photo selon des techniques et des styles typiques de leur communauté, sans entraves, en toute liberté.
La broderie comme moyen d’émancipation
En Inde, la broderie est souvent la seule façon pour ces femmes d’accéder à une source d’indépendance financière. En apprenant cette pratique de leur mère, elles sont capables de se reconnaitre dans leur identité et leur culture. La broderie est également symbole d’émancipation.
Des liens d’autonomisation
Ces femmes, comme les fils d’une tapisserie s’enchevêtrant, ont tissé entre elles des liens forts et résistants, créant une communauté soudée. Par sa pratique photographique, Spandita Malik a permis à chaque récit intime de trouver un écho dans l’autre, et de mettre la solitudes de ces femmes à distance. Cette structure de soutien résonne avec le terme choisi par l’artiste, “Jāḷī”, évoquant un réseau ou une structure.
Une exposition en solo aux États-Unis
La série de photographies produite dans le cadre du projet de Spandita est actuellement exposée au Kamper Museum of Contemporary Arts à Kansas City (USA). Cette exposition prolonge le projet de la photographe, intitulé “Nā́rī”, lancé en 2019 lors de son parcours à la Parsons School of Design.
Saisir le pouvoir de la photographie
Finalement, le travail de Spandita Malik offre un formidable exemple du pouvoir que la photographie peut avoir pour créer une communauté et mettre en valeur la voix de ceux qui ont été marginalisés. En utilisant une combinaison de pratiques artisanales et artistiques, Spandita permet aux femmes de se réapproprier leur corps et leur image, créant des liens résistants et autonomisants entre elles.
Si vous avez la chance de visiter les États-Unis, alors n’hésitez pas à vous rendre au Kamper Museum pour découvrir l’exposition de Spandita Malik. Pour les photographes, cette exposition est un rappel puissant du pouvoir de la photographie en tant qu’outil de guérison et de transformation.